La Coupe du monde est terminée… mais continuera longtemps à être présente dans nos mémoires !
Et quelle finale !
La plus belle de toutes les Coupes du monde jouées jusqu’ici.
Et pourtant, rappelez-vous : 6 – 3 à la 31e minute, puis 9 – 3. Et là, je dis à mes amis : « Je vais gagner le concours de pronostics ».
En effet, le matin au club France, où nous étions invités, nous avons participé au jeu et à la question qui devait départager les ex-aequo : « À quelle minute interviendra le 1er essai ? »… Pour rigoler, j’ai marqué la 70e…
À ce moment là du match, toujours pas d’essai et puis, juste avant la mi-temps, grâce à Mc COW, Conrad SMITH et MILNER-SKUDDER la première flèche noire est tirée et aboutie derrière la ligne ! Plus les deux points de la transformation impossible de Dan CARTER = 16 à 3.
J’ai perdu le concours de pronostics mais j’ai vu un premier essai magnifique, juste avant d’aller aux toilettes, avant la cohue… car à Twickenham, rien n’est comme ailleurs !
D’abord quand tu arrives au stade, tu as l’impression d’être devant un immeuble ; il y a même de la lumière aux fenêtres ! Et si tu es devant l’entrée Sud, tu te trouves devant une énorme tour à l’intérieur de laquelle tu montes en tournant, comme dans le parking Victor HUGO à Toulouse, con… Et une fois arrivé à ton étage, il y a plus de bars que de WC. Tu occupes les deux tant bien que mal et donc souvent tu rates la dernière action de la 1re mi-temps, et la 1re de la deuxième…
Mais moi, je suis revenu à l’heure et à la 41e minute, avec 78 900 autres spectateurs (il y en avait bien 1 200 coincés encore dans les différentes commodités). Debout, j’ai assisté à l’ESSAI ; quand Nonu à repris la gonfle, au milieu de 3 Aussies, à 45 mètres des poteaux, on a vite compris qu’il allait la déposer derrière la ligne ! Sa course a été une accélération constante, son cad/deb sur l’arrière australien (un modèle du genre), en pleine vitesse il l’assied et son finish irrésistible emporte le dernier défenseur… le tout préparé et servi par un Sonni Bill WILLIAM aussi imperturbable dans le jeu qu’habile avec ses mains (on savait qu’il avait fait de la boxe mais pas du volley !).
Et voilà, 21 à 3 et tous les connaisseurs de rugby du stade et du monde se disent « l’Australie va en prendre 50 » sauf que… carton jaune à l’anglo saxonne : le règlement, c’est le règlement. Un premier essai à 0 passe mais à 16 pattes, et un deuxième suite à une très longue action, avec plusieurs turn over et un numéro de funambule d’Asley COOPER qui remet à l’intérieur à son centre et 21-17 à presque 1/ 4h de la fin ! Tout est à refaire…
Mais CARTER ne s’est jamais affolé : pendant 2 minutes, les Blacks tiennent le ballon devant les 22 australiens… et tout le monde attend le drop de Mr Dan, man of the match, qui ne vient pas car sur la dernière mêlée ouverte on voit qu’il va combiner avec SBW, il lui adresse un petit coup de pied tordu, qu’il chie, pas lamentablement mais presque… Donc là, tous les spécialistes du rugby, du stade et du monde se disent, CARTER c’est fini, il joue de plus en plus mal, il perd de la lucidité, il tape pas le drop, donne un coup de pied de maçon et…
Renvoi aux 22, les Blacks récupèrent le ballon, le tiennent un peu, le donne au n° 10 « qui sait pas quoi en faire » et puis « té » un drop ! 24-17, puis 27-17, 3 minutes plus tard sur un magistral coup de pied au but de 50 mètres ! Qui c’est le 10 des noirs déjà ?
Une excellente recrue pour notre ami Lolo LABIT, coach du Racing Club de France à partir de décembre…
Le dernier essai, même s’il est cette fois-ci le fruit d’un contre supersonique de Boden BARRETT, qui intervient à la dernière minute, est un peu injuste pour les Australiens qui auront tenté de revenir jusqu’au bout, car il donne au score une inflation un peu sévère.
Et voilà la plus belle des finales de l’histoire jouée et emportée par les habitants du pays au long nuage blanc ; la coupe repart chez elle… Où peut-elle être mieux que là ?
Nos amis new zélandais avec lesquels nous avons bu quelques bières après le match, nous ont dit leur tristesse devant la prestation de l’équipe de France qu’ils aiment tant (je crois par moment plus que nous !) et nous ont donné rendez vous en 2019 au Japon : il paraît qu’on va battre les Blacks en demie et filer une tannée à l’Afsud en finale !
Bruce, mon ami d’Auckland auteur de ce pronostic, avait un drôle de regard quand il me parlait vers 1 h 30 du matin, et moi peut être quelques difficultés à comprendre son anglais avec un putain d’accent !
Notre envoyé spécial pour EURORUGBY à Londres.
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